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bulleJ Nouveautés en esthétique : et alors ?

 
 
Il est souhaitable et légitime que les praticiens de l'esthétique recherchent de nouvelles techniques ou produits afin d'améliorer les résultats tout en diminuant les inconvénients (rejets / cicatrices / suites opératoires lourdes / complications...).
 
Là ou cela devient discutable, c'est quand ces tentatives se font sans le consentement clair du patient.
Ainsi, lorsqu'un nouveau produit d'injection (rides) est commercialisé, celui-ci n'a généralement été testé que sur quelques dizaines de sujets pendant quelques mois, ce qui est scientifiquement insuffisant pour juger des résultats réels et des effets secondaires d'un point de vue statistique fiable. Pourtant, certains praticiens, relayés par quelques magazines féminins, vont proposer ce produit comme s'il avait toutes les caractéristiques d'un produit éprouvé. D'où d'éventuelles déconvenues ultérieures.
 
Même constat concernant la chirurgie esthétique : nombre de chirurgiens innovent, tentent des variations techniques, ce qui est tout à leur honneur. Ils publient leurs recherchent dans des publications professionnelles telles que les "Annales de chirurgie plastique et esthétique" ou "Plastic and reconstructive surgery". Pour illustrer le propos, voici quelques titres d'articles récents de certaines de ces revues :
  • Une nouvelle technique chirurgicale personnelle pour la réduction de poitrine et le lifting (Aesthetic Plast Surg. 2000)
  • L'expansion cutanée a l'air, alternative a l'expansion au sérum physiologique : a propos de 30 cas (Annales de chirurgie plastique et esthétique. 2000)
  • Expériences de blépharoplastie supérieure par voie trans-conjonctivale (Arch Facial Plast Surg. 2000)
Les techniques concernées dans ces études ne sont pas les plus éprouvées pour la correction esthétique demandée. On peut espérer que les patients concernés ont été dûment informés de leur caractère quelque peu spéculatif. Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas. Ont-ils payé moins cher l'intervention du fait qu'ils ont pu servir peu ou prou de cobay ? Probablement pas.
Autre exemple : les prothèses mammaires en silicone mises en place depuis plus de 30 ans n'ont fait l'objet de réelles évaluations que très récemment. Dans les années 90, la FDA américaine (Food and Drug Administration) a dû mettre en demeure les fabricants de fournir les preuves scientifiques de leurs innocuité : ceux-ci n'ont pu fournir aucune étude suffisante, ce qui a conduit les autorités américaines (et françaises) à interdire ces implants. Que des études récentes aient pu montrer l'innocuité de ces prothèses concernant les maladies auto-immunes et le cancer ne change rien au constat que ces études auraient dues être pratiquées avant la large commercialisation que nous connaissons. D'autres part, ces implants étaient "vendus" en arguant qu'ils dureraient toute la vie : on sait maintenant que ce n'est pas le cas et qu'une ou plusieurs interventions ultérieures seront le plus souvent nécessaires afin de réparer les complications (coques / fuites / infections locales...) ou même l'usure de ces prothèses.
 
Autrement dit, la sécurité voudrait que, loin de s'intéresser aux nouveautés, il vaudrait mieux les fuir.
 
C'est dire l'intérêt de s'enquérir auprès des praticiens du caractère éprouvé ou non du produit injecté, de la technique employée, de l'implant, quitte à accepter, en fin de compte, de faire partie d'une étude qui fera avancer la connaissance en esthétique... mais dans des conditions clairement établies (information ++), et, pourquoi pas, un effort financier du côté du praticien...
 
Plus globalement, l'information préalable à toute intervention doit aborder l'ensemble des possibilités et ne pas rester confinée à la proposition d'un seul praticien.
D'où l'intérêt de connaître au mieux ces différentes possibilités avant même de consulter.
Les consultations en seront d'autant plus riches en informations plus précises, ceci grâce à une connaissance préalable du sujet permettant de poser les "bonnes" questions.
 
 

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