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bule Esthétique / médias : des rapports mal protégés !

 
 
Il était une fois, un magazine féminin dont le lectorat ciblait les 30-50 ans.
 
Dans un souci fort louable d'adapter les pages "mode" à la cible visée, la rédactrice en chef décida que les mannequins concernés seraient des femmes de 30 à 50 ans...
Mal lui en pris car le panel des lectrices convoquées pour donner leur avis émit un avis défavorable : elles souhaitaient des mannequins plus jeunes, à l'instar de celles que l'on voit habituellement dans les autres magazines, pubs télé etc.
Bref, elles voulaient pouvoir se projeter plus jeunes, plus minces, plus jolies... ce que l'on peut comprendre.
 
Cette anecdote pour montrer que si les médias sont accusés de tous les maux, ils ne font bien souvent que répondre à une demande dont le baromètre de l'audimat ou des ventes ajuste en permanence les propositions.
Si dictature de la beauté et du "jeunisme" il y a, il faut probablement en chercher les racines ailleurs que dans les médias eux-mêmes.
 
En revanche, une certaine façon de traiter du sujet suggère quelques réflexions.
Par exemple : les "témoins" invités dans les émissions TV acceptent, par définition, d'être reconnus par les voisins, la famille, les collègues... la France entière. Ce qui constitue déjà un profil de personnalité particulier. Ils sont généralement multi-opérés, ont leur vie centrée sur leur apparence et se ressemblent au point qu'on se demande si la polémique actuelle sur le clonage n'est pas largement dépassée...
En fait, la grande majorité des candidat(e)s à la médecine ou la chirurgie esthétiques n'envisage qu'une ou deux interventions, ne souhaitent pas que cela se sache et veulent garder leur personnalité.
Autrement dit, une minorité non représentative de la réalité est mise en exergue dans ces médias, ce qui ne permet guère d'éclairer le débat que ces médias sont censés animer.
 
Du côté des praticiens invités sur les plateaux ou dans les colonnes de journaux, ces derniers ne sont guère plus représentatifs de la profession. Ils sont choisis par les journalistes non pas en termes de compétence - certains sont même présentés comme plasticiens alors qu'ils ne sont "que" médecins généralistes - mais plutôt en termes de facilité journalistique (parisien plutôt que provincial = moins de distance pour aller le filmer), d'actualité (édition d'un ouvrage destiné surtout à se faire connaître), de "copinage" (et plus si affinité), d'aisance face à la caméra... bref, des raisons qui ne garantissent que peu la qualité de l'information délivrée.
La motivation des praticiens invités est bien évidemment, à quelques exceptions près, leur promotion... pourtant incompatible avec l'article 13 du code de déontologie (1). D'où l'intérêt d'éviter ces praticiens (voir également Esthétique, éthique et toc...).
Soyons fous et imaginons qu'un jour, seuls les représentant dûment élus de la profession puissent être invités sur les plateaux télé et les dans les colonnes des journaux !!!
 
Que dire des articles (autres que les simples publicités) de certains magazines féminins vantant les mérites de cosmétiques ? Que ces prestations sont bien évidemment intéressées puisque ces mêmes marques sont par ailleurs les annonceurs des magazines concernés : on voit mal l'une de ces marques accepter une critique, même insignifiante, de ses produits alors qu'elle laisse un budget publicitaire conséquent... Seules des publications comme "Que choisir" ou "60 millions de consommateurs" peuvent proposer une information fiable sur ce sujet - tests à l'appui - car non directement intéressées.
Cela dit, concernant les articles/dossiers sur les techniques médicales et chirurgicales esthétiques, il faut constater une plus grande prudence - récente - de certains magazines féminins qui vont même jusqu'à émettre parfois doutes ou critiques...
 
Last but not least, et si l'on considère que la publicité fait partie des médias au sens large, la loi du 4 mars 2002 prévoit l'interdiction de la publicité pour les centres esthétiques (cliniques etc.) sous peine de se voir retirer l'autorisation d'exercice dans ce domaine (2). Ce qui n'empêche nullement, deux années plus tard à quelques mois près, de voir cliniques et divers instituts promouvoir leur image et services sur Internet - pour ne prendre que ce média - sans être le moins du monde inquiétés...
 
Point positif dans une démarche résolument optimiste : ces publicités ont au moins le mérite de montrer clairement du doigt les cliniques et instituts esthétiques qu'il convient d'éviter...
  1. Art. 13 : Lorsque le médecin participe à une action d'information du public de caractère éducatif et sanitaire, quel qu'en soit le moyen de diffusion, il doit ne faire état que de données confirmées, faire preuve de prudence et avoir le souci des répercussions de ses propos auprès du public. Il doit se garder à cette occasion de toute attitude publicitaire, soit personnelle, soit en faveur des organismes où il exerce ou auxquels il prête son concours, soit en faveur d'une cause qui ne soit pas d'intérêt général.
  2. Art. L. 6322-1. - Une intervention de chirurgie esthétique, y compris dans les établissements de santé mentionnés au livre Ier, ne peut être pratiquée que dans des installations satisfaisant à des conditions techniques de fonctionnement. Celles-ci font l'objet d'une accréditation dans les conditions prévues à l'article L. 6113-3.La création de ces installations est soumise à l'autorisation de l'autorité administrative territorialement compétente (...). L'autorisation est retirée si une publicité directe ou indirecte sous quelque forme que ce soit est effectuée en faveur de l'établissement titulaire de ladite autorisation.
 
 

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