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APRES L'INTERVENTION
Un certain nombre de soins peuvent être nécessaires après l'intervention médicale ou chirurgicale : crème après peeling/laser, pansements, port de panty, ablation des fils...
Généralement, une ou deux consultations (normalement gratuites puisqu'il s'agit du suivi) sont prévues dans les suites opératoires. C'est à cette occasion que d'éventuelles imperfections dans le résultat pourront être mises en évidence.
Cependant, la plupart du temps, il sera nécessaire d'attendre plusieurs mois avant d'envisager une retouche. Il faut savoir que ces retouches ne sont pas rares et qu'elles ne sont pas nécessairement signe d'incompétence du praticien.
 
 
La cicatrice
Toutes les interventions en chirurgie esthétique laissent une cicatrice apparente plus ou moins importante, à l'exception toutefois des interventions sur le nez (rhinoplasties) pouvant se faire par l'intérieur de la narine, ainsi que quelques-autres dans certains cas (pommettes, menton).
 
Le chirurgien s'efforcera de placer la cicatrice dans une bonne direction et de pratiquer les sutures les plus fines possibles.
L'utilisation récente de colles biologiques permet d'optimiser ces résultats.
 
Malgré ces précautions, la cicatrisation s'effectuera différemment d'un individu à l'autre et, pour un même individu, différemment suivant les régions du corps.
Ainsi, ces cicatrices peuvent devenir invisibles en cas d'incision devant les oreilles, les paupières ou la paume de la main, et ce d'autant que le chirurgien aura pris soin de les placer dans les plis cutanés naturels.
Par contre, elles seront souvent laides au niveau de certaines régions, notamment celles où s'exercent de fortes tractions (sternum, épaules, dos et membres...).
 
On ne peut se rendre compte du résultat définitif d'une cicatrice qu'après 1 à 2 ans, selon la région qui a été incisée. Le plus grand ennemi de la cicatrisation est le soleil qu'il conviendra d'éviter les premiers mois.
Dans certains cas, notamment chez les patients de race noire ou métis, la cicatrice pourra prendre un aspect hypertrophique, voire boursouflé (cicatrices chéloïdes) encore plus gênant.
 
En cas de cicatrice inesthétique, hypertrophique ou chéloïde, une reprise chirurgicale secondaire est possible (sans que le résultat puisse être assuré), de même que des séances de ponçage, de dermabrasion, de laser, ou encore d'injections locales de corticoïdes et/ou de 5 fluoro-uracile (5 FU) associées à une compression mécanique.
Un traitement récent utilisant des feuilles de silicone semble donner de bons résultats.
 
En fait, il n'existe guère de consensus pour la prise en charge de ces anomalies de cicatrisation qui reste à la discrétion du choix du praticien.
 
Cependant, une étude a comparé l'efficacité de quatre protocoles chez dix patients (6 femmes, 4 hommes âgés de 25 à 74 ans) présentant des cicatrices chéloïdiennes ou hypertrophiques sur sternotomie (cicatrices au niveau du sternum) et n'ayant jamais reçu aucun traitement auparavant.
Chaque cicatrice a été partagée en cinq parties égales : la première a été traitée par laser à colorant pulsé (lampe flash 585nm), la seconde a reçu une injection intralésionnelle d'acétonide de triamcinolone (ATC = corticoïde) à la dose de 20 mg/ml, la troisième, une injection intralésionnelle de 5 fluoro-uracile (5 FU) à la dose de 50 mg/ml, la quatrième un mélange d'ATC (1 mg/ml) et de 5 FU (45 mg/ml) et la cinquième aucun traitement. La hauteur de la cicatrice, l'érythème (= rougeur) et la souplesse ont été évaluées avant traitement et huit semaines après.
Résultat : chaque portion traitée de la cicatrice a été significativement améliorée, mais aucun des traitements testés n'amenait des résultats significativement supérieurs aux autres. Toutefois, on peut noter que les injections intralésionnelles agissent plus rapidement que le laser, que l'induration de la cicatrice répond mieux aux injections, et que la texture devient plus satisfaisante sous laser, tout ceci ne simplifiant pas la prise de décision...Par contre l'érythème n'est amélioré par aucun des traitements et reste équivalent à celui observé sur le segment contrôle.
Enfin, dans la moitié des cas, les parties de cicatrices qui ont reçu des injections intralésionnelles de corticoïdes ont présenté à titre de séquelles une hypopigmentation, une atrophie cutanée et des télangiectasies.
Les quatre protocoles comparés obtiennent donc des résultats équivalents au prix d'effets secondaires plus importants pour les corticoïdes.
A tous égards, l'injection intralésionnelle de 5 FU apparaît comme une très bonne option (Manuskiatti W et coll. : "Treatment response of keloidal and hypertrophic sternotomy scars" Arch Dermlatol., 2002 ; 138 : 1149-1155 - abstract en anglais).
 
Le tatouage ou la dermo-pigmentation de certaines cicatrices claires donne des résultats esthétiques parfois satisfaisants.
Pour plus de détails sur les cicatrices hypertrophiques / chéloïdes et leur traitement, voir le site de l'hôpital St Louis.
 
 
bulleJ Les complications
Elle seront détaillées dans les rubriques concernées et sont souvent sous-estimées dans l'information qu'en donnent les praticiens : ce derniers pensent que donner trop de détails sur les complications possibles aboutit à dissuader les patients potentiels. On peut estimer pourtant que cette information est essentielle à la prise de décision...
 
Ces complications peuvent être non spécifiques de l'intervention comme par exemple les nécroses (mort tissulaire) ou les infections à différents germes, voire des complications plus graves encore (accident d'anesthésie, embolie pulmonaire, décès...).
Certaines sont spécifiques de l'intervention comme la perte d'un oeil dans la chirurgie des paupières, la paralysie faciale dans le cadre d'un lifting etc.
 
Elles peuvent être à l'origine de séquelles esthétiques et/ou physiologiques. Assez souvent, il sera possible de corriger en tout ou partie ces séquelles, parfois par un autre chirurgien que celui de la précédente intervention dans la mesure où la confiance envers ce dernier a été perdue entre temps... Malheureusement, si le nouveau chirurgien est "qualifié" en esthétique (ce qui est préférable), il risque fort de demander des honoraires dépassant la prise en charge par la S. Sociale qui est légitime dans ces cas de reprise chirurgicale (en effet, on est ici dans le cas de chirurgie réparatrice ou reconstructrice).
 
 
bulleJ Les déceptions
Elles peuvent être le fait d'une mauvaise information avant l'intervention : cicatrices abdominales plus longues que celles prévues initialement, ou tout simplement une cicatrice hypertrophique, un nez qui ne va plus avec le reste du visage, une réaction péri-prothétique ("coques") dans la pose des prothèses de seins etc.
Dans la très grande majorité des cas, elles ne pourront pas faire l'objet de demande d'indemnisation auprès du chirurgien (en fait son assurance) car celui-ci n'a pas d'obligation de résultat. Reste alors la retouche ou la reprise chirurgicale par le même ou un autre.
 
D'autre part et malgré une intervention techniquement parfaite et une cicatrice idéale, certains patients sont déçus du résultat pour trois raisons principales :
 
1.
dans certaines interventions, l'aspect définitif peut n'être visible qu'après plusieurs mois de cicatrisation et de remaniement du tissu sous-cutané,
2.
devenir enfin physiquement comme on le souhaitait nécessite, paradoxalement, un temps d'adaptation à cette nouvelle image. Dans certains cas, l'intervention a changé trop radicalement le visage (intervention sur le nez / mask-lift etc.) et le patient ne se reconnaît plus. D'où l'intérêt de pratiquer ces changements a minima, quitte à demander une retouche dans un second temps.
3.
certains patients déplacent inconsciemment un problème affectif, relationnel... sur un aspect précis de leur apparence physique. L'intervention qui corrige ce "défaut" ne corrige pas pour autant la cause profonde (cf. rubrique Motivation).
 
Parfois, c'est l'influence de l'entourage (mari, famille...) qui est en cause dans la motivation initiale : rien n'est plus dangereux car ce type de motivation est le plus souvent précaire.
 
Afin d'éviter ces éventualités dommageables pour le patient et son chirurgien, ce dernier peut conseiller parfois une consultation préalable auprès d'un psychologue ou d'un psychiatre.
Il ne faut pas en prendre ombrage, mais considérer que c'est une garantie supplémentaire de réussite.