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bulleJ Les "fils crantés" russes : résultats ? Médecine ? Chirurgie ?
 
 
A la suite du russe Marlen SULAMANITZE, un certain nombre de praticiens français proposent des fils crantés (ou fils russes ou fils APTOS) implantés dans le tissu graisseux du visage afin de retendre la peau, de lutter contre la ptose en tentant de redonner un aspect plus jeune au visage.
De plus en plus médiatisée, cette procédure séduit toutes celles et ceux qu'un lifting rebute de par le prix et/ou les risques d'une intervention lourde, alors que cette nouvelle technique est présentée comme ne présentant que peu (pas) de risque pour un prix 3 fois moins élevé.
La technique consiste à introduire selon un trajet déterminé un fil de polypropylène modifié par la confection de "dents", véritables ergots venant s'ancrer dans le tissu graisseux sous-cutané.
Indications principales : pommettes, région sus-zygomatique et bajoues pour des patients de 40 et 50 ans dont, en particulier, la perte de l'ovale du visage ne justifie pas encore d'un lifting. Cette technique peut être complétée par du filling (injection de sa propre graisse) pour redonner des volumes (pommettes...) ou par une lipoaspiration du cou.
 
Du point de vue des résultats réels et de l'indice de satisfaction des patients, on ne sait pratiquement rien. Une étude semble montrer de bons résultats mais elle émane des promoteurs-mêmes de la technique, ce qui est très insuffisant... d'autant que des problèmes commencent à arriver.
 
Ainsi, une étude (2006) étudie 2 cas de complication non négligeable avec rupture du canal de stensen (canal salivaire) pour un patient et une inflammation chronique pour l'autre. Cas auxquels il faut ajouter celui ci-dessous avec paralysie faciale...
 
nl1206-05
Pose de fils APTOS
Paralysie partielle du côté gauche
avec rétraction des muscles et de la graisse de la joue
L'électromyogramme montre que le nerf facial et le muscle ont été touchés
 
Autrement dit, cette intervention n'est pas si banale que ça !
 
Par ailleurs, et à la lumière de ce que l'on vient de voir, on peut se demander si un simple médecin généraliste - comme c'est le cas en France actuellement - peut pratiquer en toute sécurité cette intervention.
Un début de réponse provient d'une expertise récente pour l'une de ces complications mettant en cause un médecin généraliste (ou "omnipraticien") : l'expert indique "qu'il s'agit d'un acte chirurgical invasif car il consiste à faire une effraction de la barrière dermique et à cheminer dans le tissu cellulaire sous cutané, donc à l'aveugle, ce qui nécessite une connaissance anatomique de la face très avancée ainsi qu'une expérience chirurgicale évidente…C'est un acte chirurgical à haut risque".

Une étude (2010) "a montré que les événements indésirables sont survenus chez 69 % avec une récidive précoce dans 45 % des patients dans le groupe d'étude. L'objectif pour les nouvelles procédures devrait être de fournir des résultats prévisibles à long terme tout en offrant moins de morbidité et une plus grande satisfaction des patients. Les résultats de cette étude indiquent que cette technique a été incapable d'atteindre ces objectifs. Cette étude reflète également l'importance d'un examen critique des options disponibles en constante expansion pour les chirurgiens esthétiques." (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20100265)
 
En conclusion, peut-être vaut-il mieux s'abstenir en attente d'études complémentaires et, si l'on tient absolument à faire avancer le sujet en tant que cobaye payant, autant s'adresser à des chirurgiens…
 

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